Phạm Qúi Thích

23 Tháng Năm 20143:38 SA(Xem: 7524)

P H Ạ M Q U Í T H Í C H

(1760 – 1825)

 

Reçu docteur ès-lettres en 1779, il parvint aux fonctions de ministre à la Cour des princes Trịnh. Sous la dynastie des Tây Sơn, il préférait vivre dans la misère plutôt que servir les ennemis de ses anciens souverains.

 

Il a laissé un Recueil de poèmes (Thảo Đường thi tập) et un Recueil d’œuvres littéraires (Lập trai văn tập). Thảo Đường et Lập Trai sont des pseudodonymes. Nous allons reproduire ci-dessous son poème le plus célèbre, le plus émouvant aussi : Diệu Lý học sĩ.

 

Circonstances dans lesquelles ce poème a été composé.

 

En 1786 les Tây Sơn envahirent le Nord. Le prince Trịnh Khải, rassemblant ses dernières troupes, livra contre eux une bataille désespérée aux portes même de la capitale Thăng Long. Malgré des prodiges de valeur, il fut battu, et s’enfuit avec quelques fidèles qui furent malheureusement dispersés au cour de la fuite. Trịnh Khải arriva ainsi sans escorte au village de Nhật Chiêu, sur les bords du Fleuve Rouge. Là, il rencontra un homme suspect, Nguyễn Noãn, qui le conduisit à son village de Hạ Lôi pour y rassembler du renfort, prétendit-il, mais en réalité dans l’intention de le livrer aux Tây Sơn contre récompense. Par bonheur, un mandarin, Lý Trần Quán, du grade de Học sĩ, se présenta au prince, et le confia aux bons soins de son élève, Nguyễn Trang, chef des miliciens du district, avec mission de conduire le prince à l’abri d’une attaque possible des Tây Sơn.

Mais Nguyễn Trang lui aussi était un traitre. Au lieu de suivre les instructions de son précepteur, il ligota le prince et le transporta à la capitale où campait l’armée ennemie. Trịnh Khải, pour n’avoir pas à subir l’humiliation d’être fait prisonnier, se suicida en cours de route en s’enfonçant dans le ventre un morceau de bol à eau.

Désespéré d’avoir, par erreur, confié son roi à un traitre, et épouvanté à l’idée qu’il pourrait être soupconné de complicité de trahison dans cette ténébreuse affaire, Lý Trần Quán décida de se donner la mort. Il logeait alors chez un riche propriétaire dont il était le précepteur des enfants. Il lui dit :

-J’ai causé la mort du roi. Je dois mourir pour expier ce crime. Veuillez me fournir un cercueil et dix pièces d’étoffe blanche.

-Excellence, vous vous jugez trop sévèrement. C’est Trang qui a commis le crime, contre votre volonté. Tout le monde le sait, Pourquoi vous suicider, étant innocent ?

-Non, je suis décidé à mourir, et je mourrai, avec ou sans votre aide. Si vous avez de l’affection pour moi, faites ce que je vous ai dit.

La tombe creusée, Lý Trần Quán revêtit ses habits de cérémonie et se prosterna huit fois par terre, face à la capitale, en disant :

-Altesse Royale, pour me punir de mon crime, je vais vous suivre dans la tombe.

Puis il enleva ses vêtements de cérémonie, s’enroula le corps dans l’étoffe blanche, descendit tranquillement s’étendre dans le cercueil déjà posé dans la tombe, et fit signe de clouer le cercueil. Au moment où le couvercle fut rabattu sur lui, il dit encore :

-Ouvrez un moment, j’ai une dernière parole à vous dire .

Le couvercle du cercueil fut soulevé, et Lý Trần Quán déclama ces deux vers :

三 年 之 孝 已 完

 Tam niên chi hiếu dĩ hoàn 

十 分 之 忠 未 盡

 Thập phần chi trung vị tận.

 

 

Le texte est traduit en vietnamien par Nguyễn Triệu Luật :

 

Ba năm đạo hiếu đà đầy đủ,

Một nghĩa vua tôi chửa hết nào.

 

J’ai rempli mon devoir de pitié filiale pendant trois ans,

Et je regrette de n’avoir pu en faire autant pour mon devoir de fidélité envers mon prince.

(Il pouvait en effet être fier de sa pitié filiale, ayant vécu solitaire dans une hutte construire à côté de la tome de son père durant ses trois ans de deuil).

-Retenez bien ces paroles, poursuivit-il. Et redites-les à mon fils pour qu’il les écrive en sentence parallèlle sur mon autel. Merci et adieu.

Le propriétaire et les six élèves alors présents du précepteur se prosternèrent en pleurant. Puis ils clouèrent le cercueil et le recouvrirent de terre.

Ceci se passa le 29è jour de la 6è lune de l’année 1786, deux jours après le suicide du prince Trịnh Khải. Le suicide émouvant de Lý Học sĩ souleva une émotion immense dans le peuple. Phạm Quí Thích, en l’apprenant, composa ce poème.


Quant aux traitres Nguyễn Noãn et Nguyễn Trang, faits mandarins par les Tây Sơn, ils furent poursuivis par la vindicte populaire après que les Tây Sơn eurent évacué le Nord quelques mois plus tard. Arrêtés, ils furent amenés sur la tombe du prince Trịnh Khải et décapités le 30è jour de la 12è lune de la même année.

慟 哭 天 難 問

 Đỗng khốc Thiên nan vấn 

悽 涼 事 已 非

 Thê lương sự dĩ phi

生 慚 李 學 士

  Sinh tàm Lý học sĩ

一 死 獨 如 歸

 Nhất tử độc như quy.

 

 

Le texte est traduit en vietnamien par Nguyễn Triệu Luật :

 

Gào khóc trời khôn hỏi,

Buồn thảm có còn chi ?

Sống, thẹn cùng Học Sĩ,

Một chết chỉ như về.

 

A la mémoire de Lý Học sĩ

 

J’ai beau sangloter et interroger le Ciel

Sur les raisons de ce tragique évènement, mais il n’en est pas moins accompli.

Honte à nous qui restons en vie devant le sublime suicide de Lý Học Sĩ

Pour qui mourir n’est que rentrer au vrai séjour des âmes. 1

 

 

 

 



1 Selon les anciens lettrés, la vie n’est qu’un séjour momenteané dans ce monde éphémère, et la mort est le retour au séjour éternel des âmes (sinh ký tử qui). Cette morale, loin d’être désenchantée, enseigne au contraire une conduite stoïque devant les évènements. Puisque le monde est éphémère, peu important les honneurs et richesses qu’on peut y récolter, et seule est digne de valeur la bonne réputation qu’on laisse après sa mort.

 

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