La Littérature De Propagande Révolutionnaire

21 Tháng Năm 20143:42 SA(Xem: 6712)

La mort de Phan Đình Phùng en 1895, si elle ne clôtura pas encore définitivement l’ère de la résistance armée, a du moins ouvert l’esprit de la majorité des lettrés à cette vérité aveuglante : On ne peut pas résister contre l’Occident par la force, et en niant systématiquement toutes les valeurs qu’il représente.

 

1895 fut aussi l’année de la victoire du Japon modernisé sur la Chine figée dans la routine. Dix ans plus tard, en 1905, ce serait le triomphe d’un petit peuple jaune sur un grand peuple blanc. Les répercussions de ces deux victoires japonaises sur le monde asiatique en général, et sur le peuple viêtnamien en particulier, furent immenses. On se mit à brûler ce qu’on avait adoré, et à adorer ce qu’on avait brûlé. Confucius et Mencius furent délaissés pour Rousseau et Montesquieu, dévorés avec un enthousiasme délirant à travers les traductions chinoises. L’ardeur des néophytes s’étendit jusqu’à la réforme de l’habillement. On s’exhorta à couper les chignons, emblème de l’obscurantisme ! Voici une chanson qui fit fureur à l’époque :

 

Tay trái cầm luợc,

Tay phải cầm kéo,

Húi hề, húi hề !

Thủng thẳng cho khéo.

Bỏ cái ngu này,

Bỏ cái dại này,

Ngày nay ta cúp, 

Ngày mai ta cạo.

 (Biểu nhất lãm, p.114)

 

Dans la main gauche je tiens un peigne

Et dans la main droite une paire de ciseaux.

Coupons, coupons

Les cheveux soigneusement !

Qu’avec eux s’en aillent l’ignorance

Et la sottise !

Pour aujourd’hui, coupons-nous les cheveux,

Demain nous nous raserons la barbe.

 

Pour saisir toute la saveur de ce geste symbolique, il faut se rappeler que nos lettrés considéraient les cheveux comme faisant partie intégrante du corps légué à nous par nos parents, et à ce titre inviolables. Les couper, c’était commettre le crime d’impiété filiale, ni plus ni moins ! Mais, comme nous l’avons dit plus haut, l’ardeur des néophytes ne connut plus aucune borne. Non contents de se couper les cheveux, ils se mirent même à condamner sévèrement, ô sacrilège, la littérature ancienne et les anciens préceptes de la morale confucéenne.

 

Le groupe du Đông Kinh Nghĩa Thục

 

Le centre de ce mouvement réformiste (phong trào Duy Tân) était l’école gratuide du Tonkin (Đông Kinh nghĩa thục) fondée par un certain nombre de lettrés révolutionnaires pour propager dans le peuple les idées nouvelles. Voici une leçon significative de cette école :

 

Chiêu hồn nuớc

 

 Hồn xưa dòng dõi Lạc Long,

Con nhà Nam Việt, người trong giống vàng.

 Chi na chung một họ hàng,

Xiêm la Nhật bản cùng làng Á đông.

 Trời Nam một giải non sông,

Ngàn năm cơ nghiệp cha ông hãy còn.

 Từ khi đá lở sóng cồn,

Nước non trơ đó, nào hồn ở đâu ?

 Chốc là đã bấy nhiêu lâu,

Bơ vơ như thể bồ câu lạc đàn.

 Sịch đâu một cuộc doanh hoàn,

Ngàn đông nổi gió sóng tràn biển Nam.

 Người đi gọi, kẻ đi tìm,

Biết đâu đài múa mà đem hồn về.

 Mấy lần vũ ám mây che,

Bâng khuâng như tỉnh như mê nửa phần.

 Hay là ở đám thôn dân,

Hồn còn tranh cạnh nơi ăn chốn ngồi ?

 Hay là ở đám dong chơi,

Hồn còn ham mãi cuộc chơi li bì ?

 Hay là ở đám khoa thi,

Hồn còn mải miết giữ nghề văn chương ?

 Hay là ở đám quan trường,

Hồn còn tấp tểnh toan đường tìm ra ?

 Hỏi xem hồn ở gần xa,

Gọi ra cho tỉnh, tỉnh ra mà về.

 Xin hồn đã tỉnh đừng mê,

Tỉnh ra rồi sẽ liệu bề khuyên nhau.

 Khuyên nhau lấy chữ đồng bào,

Lấy câu ích quốc làm điều lợi dân.

 Đường bảo chủng, nghĩa hợp quần,

Tự cường thế ấy, duy tân thế nào ?

 Sự học ta lấy làm đầu,

Công thương mọi việc liệu sao tính lần.

 Cùng trong một bọn quốc dân,

Gánh giang sơn cũng một phần trên vai.

 Than ôi ! hồn nước ta ơi !

Tỉnh ra nghe gọi mấy lời đồng tâm.

 (Văn học sử Việt Nam, p.167)

 

Evocation de l’âme de la patrie

 

Ame, tu descends de la race des Immortelles et des Dragons,

Tu es enfant du pays du Sud, et de la race jaune.

Avec la Chine, ta cousine, tu appartiens,

Ainsi que le Siam et le Japon, à la famille de l’Aise.

Sous le ciel du Sud s’étendent des monts et des fleuves

Que nous ont légués nos ancêtres, il y a plus de mille ans.

Depuis que les rochers se sont écroulés et que les vagues ont déferlé 1,

Les monts et les fleuves sont toujours là, mais, âme, où est-tu ?

Un long temps s’est écoulé depuis,

Et tu erres toujours, tel un pigeon qui s’est écarté de sa bande.

Mais brusquement dans l’Univers

Le vent des forêts de l’Est 1a soulevé des vagues jusque dans la Mer du Sud 2.

Partout on va à ta recherche,

Mais où te retrouver sous le vaste ciel ?

La pluie et les nuages t’égarent

Et tu restes hagarde, moitié éveillée et moitié endormie.

Serais-tu parmi les gens de la campagne,

Où tu disputes avec eux une place au banquet du village ?

Serais-tu dans une partie de plaisir

Où frénétiquement tu le poursuis jusqu’à satiété ?

Serais-tu au camp des examens

Où tu t’épuises à faire de la littérature ?

Serais-tu parmi les mandarins

Où tu essaies d’accrocher quelque grade ?

O âme, es-tu loin ? es-tu près ?

Réveille-toi, et reviens à nous.

Une fois éveillée, ne retombe plus dans le sommeil,

Et tâche de faire entendre la voix de la raison

A nos compatriotes en les exhortant

A considérer en premier lieu l’intérêt du peuple et du pays,

A sauvegarder la race, à maintenir la solidarité,

A acquérir la puissance en se modernisant.

Travaillons ! travaillons !

Que ni l’industrie ni le commerce ne soient néglisés !

Nous tous, citoyens d’un même peuple,

Nous devons tous supporter sur nos épaules les charges de la patrie.

O âme de notre pays,

Réveille-toi, et écoute ces paroles sorties de mon cœur.

 

Dans la foule innombrable des lettrés réformistes se sont parti-culièrement distingués deux grands patriotes : Phan Bội Châu et Phan Chu Trinh.

 

1 La modernisation du Japon.

2 Le Việt Nam.

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