Nguyễn Nhược Thị Bích

21 Tháng Năm 20143:42 SA(Xem: 7461)

N G U Y Ễ N N H Ư Ợ C T H Ị B Í C H

(1830 – 1909)

 

Fille du bố chánh (préfet fiscal) Nguyễn Nhược San, et concubine de l’empereur Tự Đức. Très érudite, elle a été chargée de l’instruction des princes Chánh Mông (futur empereur Đồng Khánh) et Ưng Đăng (futur empereur Kiến Phúc).

 

Elle a suivi l’exode de la Cour en 1885, mais pour un certain temps seulement. Sur les conseils du régent Nguyễn Văn Tường qui avait fait sa soumission aux Français, l’impératrice douairière Từ Dũ se décida à revenir à Huế pour remplacer Hàm Nghi par Đồng Khánh. Et naturellement Nguyễn Nhược thị Bích l’a accompagnée. Elle a raconté l’exode de la Cour dans un récit célèbre : le Hạnh thục ca, dont nous allons donner un passage :

 

 Hạnh thục ca

 

 Chẳng ai cho biết ai hay,

Cũng chẳng tấu đạt, một tay thiện hành.

 Chiến công đều Phấn nghĩa binh,

588 - Chỉn dùng những phúc tâm mình mà thôi.

 Chắc chi bẻ nạ chống trời !

Hay là làm chước thoát nơi lửa thành ?

 Hay là bất ý thình lình,

592 - Họa là may đặng công thành tiên ky ?

 Thất kinh ai nấy hồn phi,

Đêm khuya nào biết sự vì làm sao.

 Quanh co hơ hãi cùng nhau,

596 - Lệnh truyền gác cửa hỏi mau cho tường.

 Giờ lâu mới thấy gửi sang,

Rằng : “Nguyên ở đó thị cường bắn lên.

 Ta nay không lẽ điềm nhiên,

600 - Phải toan cự địch, hư nên nhờ trời.”

 Ầm ầm tiếng súng khắp vời,

Khói đùn mờ đất, lửa lòe nhòa mây.

 Canh tư thắng phụ chưa hay,

604 - Canh năm nghe báo rất may mừng lòng.

 Bình đài thu phục đã xong,

Lầu Tây đương đốt, lửa dong bốn bề.

 Phen này Tây ắt phải về,

608 - Ngửa nhờ trời đất phù trì lắm thay.

 Nói cười chưa kịp trở tay,

Phút liền súng nổ đạn bay kinh hồn.

 Ai ngờ Tây rất quá khôn,

612 - Để ta bắn trước thảy luồn nấp đi.

 Ở ta dại chẳng biết ky,

Nhưng mà hết sức dương uy bắn đồn.

 Liệu chừng thuốc đạn đã mòn,

616 - Dấy lên Tây mới thành môn bắn vào.

 Nhường như sấm sét ào ào,

Dẫu là núi, cũng phải chao, huống thành !

 Quân ta khôn sức đua tranh,

620 - Đem nhau trốn chạy tan tành bèo trôi.

 (Việt văn diễn giảng, p.33)

 

L’exode de l’Empereur

 

Sans en rien dire à personne,

Et même sans en référer à Sa Majesté, il 1 a tout décidé de lui-même ;

Il n’a engagé dans l’action que ses volontaires,

588 - Les seuls à qui il accordait sa confiance.

Sans trop d’espoir de soutenir la voûte céleste avec un bâton,

Peut-être voulait-il simplement échapper au feu dévorant qui le menaçait ?2

 Ou espérait-il par surprise

592 - Obtenir un succès que seule donnerait l’initiative d’attaque ?

Chacun est atterré

Et dans la nuit avancée ne sait que penser.

Avec effarement on s’interroge mutuellement,

596 - Enfin sa Majesté ordonne à un garde d’aller s’enquérir des nouvelles.

Ce n’est qu’un long moment après que la réponse vient :

“Abusant de leur force, ils ont tiré sur nous 1,

Pouvions-nous rester les bras croisés ?

600 - Il faut résister, advienne que pourra.”

Avec fracas le canon tonne,

La fumée recouvre la terre, et le feu illumine les nuages.

A la quatrième veille, la bataille est encore indécise ;

604 - A la cinquième, de bonne nouvelles viennent nous rassure.

Le cap de Bình Đài 2 est occupé,

Et la Résidence de France incendiée, environnée de flammes.

Cette fois-ci, les Français seront forcés de rentrer chez eux,

608 - Grâces en soient rendues au Ciel et à la Terre !

Mais à peine avons-nous dit ces mots en riant,

Que des obus éclatent à nos côtés, nous terrorisant.

Qui l’eut cru ? les Français étaient astucieux

612 - Qui nous laissaient tirer les premiers, en se bornant à s’abriter soigneusement,

Tandis qu’ignorant leur manœuvre,

Nous concentrions nos forces à canonner leurs casernements.

Mais quand nos munitions eurent été épuisées,

616 - Ils ripostèrent en arrosant notre Citadelle de leurs obus,

Au tonnerre et à la foudre pareils,

Sous lesquels même les montagnes s’écouleraient ; comment eut pu résister la Citadelle ?

Nos soldats, vaincus,

620 - Se débandèrent en désordre, comme des lentilles d’eau dispersées par la tempête.

 

Mais Nguyễn Nhược Thị Bích était loin d’être une farouche résistante. Voici comment elle explique les raisons du retour prématuré d’une partie de la Cour à la Capitale :

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1 En réalité, c’est Thuyết qui a fait ouvrir le feu le premier.

2 Quartier où campait le corps expéditionnaire français.

Mais quand nos munitions eurent été épuisées,

616 - Ils ripostèrent en arrosant notre Citadelle de leurs obus,

Au tonnerre et à la foudre pareils,

Sous lesquels même les montagnes s’écouleraient ; comment eut pu résister la Citadelle ?

Nos soldats, vaincus,

620 - Se débandèrent en désordre, comme des lentilles d’eau dispersées par la tempête.

 

Mais Nguyễn Nhược Thị Bích était loin d’être une farouche résistante. Voici comment elle explique les raisons du retour prématuré d’une partie de la Cour à la Capitale :

Đi đâu cho nhọc chẳng thà ở đây.

 Dầu cho Tây có tới nay,

Đã đành sống chết rủi may nhờ Trời.

 Nguồn cao nước độc xa vời,

Nỡ đem tuổi tác tới nơi hiểm nghèo.

 (Biểu nhất lãm, p.152)

 

Pourquoi se fatiguer à aller plus loin ?

Même si les français arrivent ici,

Nous abandonnons notre vie et notre mort à la volonté du Ciel.

Mais fuir dans ces lointaines montagnes, escarpées et insalubres ?

Non ; nous ne voulons pas confier nos vieux jours dans ces régions périlleuses.

 

L’auteur a même poussé l’inconscience jusqu’à flétrir la courageuse résistance des lettrés, et à conseiller de faire marcher les Français contre eux !

 

 Giải hòa khắp dụ khuyên cùng,

Mà dân chẳng khứng thuận tùng lạ thay !

  Giẹp loạn phải cậy người Tây,

Sinh linh tàn hại chầy ngày chửa an !

 (Op. cit. , p.153)

 

L’appel à la paix de l’empereur (Đồng Khánh) a été diffusé partout,

Et certains ne veulent pas encore y répondre, comme c’est étrange !

Pour réprimer la révolte, il faudra s’adresser aux français,

Plutôt que de laisser la population subir plus longtemps ces malheurs !

 

En réalité, l’auteur, une femme du harem impérial, ne faisait que traduire exactement l’état d’esprit de la majorité de cette Cour dégénérée qui préférait sa sécurité personnelle à l’intérêt supérieur de la Nation. Le nouvel empereur Đồng Khánh n’était plus qu’une marionnette entre les mains du Protectorat, et il faut d’autant plus admirer le courage et plaindre la douleur des lettrés résistants qui s’efforçaient de sauver la dynastie des Nguyễn malgré elle.

blank



1 Le régent Tôn Thất Thuyết.

2 Le général de Courcy arrivé à Huế pour saluer l’empereur Hàm Nghi nouvellement intronisé, convoqua à la Résidence de France les deux régents Tôn Thất Thuyết et Nguyễn Văn Tường. Mais Tôn Thất Thuyết, prétexta une maladie pour éluder cette convocation cavalière. Furieux, le général de Courcy menaca de faire amener Thuyết devant lui, sur une civière.

 

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