Phan Thanh Giản

21 Tháng Năm 20143:37 SA(Xem: 6532)

P H A N T H A N H G I Ả N

 

Descendant de Chinois qui avaient fui l’invasion manchoue au XVIIè siècle pour venir s’installer au Việt Nam, dans la province de Vĩnh Long. Reçu licencié en 1825 puis docteur en 1826. Carrière mandarinale très mouvementée. Trois ou quatre fois rétrogradé, il parvint néanmoins aux fonctions de ministre de la Justice en 1853.

 

Cependant, les relations avec les Puissances occidentales se dégradaient rapidement. Le fondateur de la dynastie des Nguyễn, Gia Long, dans sa lutte contre les Tây Sơn avait reçu l’aide des Français qu’il comblait de faveurs. Mais ses successeurs Minh Mạng (1820-1840), Thiệu Trị (1841-1847), et surtout Tự Đức, qui éprouvaient une grande repulsion à l’égard de la religion catholique, inaugurèrent une politique de persécution religieuse et de xénophobie.

 

Pour venger l’exécution de quelques missionnaires, une flotte franco-espagnole vint bombarder Đà Nẵng en 1858, puis occuper Gia Định (Saigon) en 1859. De là, les Français étendirent leurs conquêtes sur toute la zone orientale du Sud-Việt Nam. En 1863 un traité de paix fut conclu aux termes duquel les trois provinces Gia Định, Biên Hòa et Định Tường furent cédées à la France. Phan Thanh Giản fut nommé gouverneur de Vĩnh Long pour faire face aux nouveaux évènements.

 

En juin 1863, il fut envoyé en embassade en France avec mission de demander le rachat des trois provinces cédées. Il échoua dans ses négociations et revint en 1864. En 1866, il fut nommé vice-roi des provinces du Sud. A peine fut-il installé dans ses nouvelles fonctions que l’amiral De Lagrandière lui envoya un ultimatum exigeant la remise des trois provinces occidentales : Vĩnh Long, An Giang et Hà Tiên. Pendant que Phan Thanh Giản essayait encore de négocier, les troupe françaises s’emparèrent de ces provinces. Ne voulant pas faire couler inutilement le sang du peuple, Phan Thanh Giản ordonna de cesser toute résistance. Puis il adressa à l’empereur un rapport dans lequel il s’accusa d’avoir failli à sa mission, et exprima sa foi dans la sagesse de Sa Majesté pour redresser la situation. Cela fait, il se condamna à mourir par inanition. Au bout de 17 jours, comme la mort tardait à venir, il absorba du poison après avoir recommandé à ses enfants de s’abtenir d’accepter aucun grade mandarinal des autorités occupantes.

 

C’était un sage dans le sens le plus noble de ce mot. Elevé aux plus grandes dignités de l’empire, il restait pauvre. Esprit éclairé, il a recommandé des réformes nécessaires que personne ne voulait prendre en considération. Patriote mais humain, il a préféré se sacrifier plutôt que de sacrifier la vie de ses administrés à sa gloire. Nous allons montrer ces trois aspects de sa pensée dans trois poèmes qu’il a laissés :

 

 Ký nội thị

 

Từ thuở vương xe mối chỉ hồng,

Lòng này ghi tạc có non sông.

Đường mây cười tớ ham rong ruổi,

Trướng liễu thương ai chịu lạnh lùng.

Ơn nước, nợ trai, đành nỗi bận,

Cha già, nhà khó, cậy nhau cùng.

Mấy lời dặn nhủ khi lâm biệt,

Rằng nhớ, rằng quên, lòng hỡi lòng !

 (Việt Nam danh nhân tự điển, p.286)

 

 

Adieux à sa femme pour aller rejoindre son poste

 

Depuis que les fils rouges unirent nos destinées,

Votre amour est gravé en mon cœur, les monts et les fleuves en sont témoins.

Combien sot je suis de gravir le chemin des nuages

Pour vous laisser seule dans votre appartement, pauvre femme !

Mais mes devoirs de citoyen et les bienfaits que j’ai reçus du pays m’y obligent.

Mon père est vieux, et ma famille pauvre : je vous les confie,

Certain que mes paroles d’adieu

Ne seront pas oubliées de vous, ô mon cœur !

 Tự thán

Từ ngày đi sứ tới Tây kinh,

Thấy việc Âu châu phải giật mình.

Kêu tỉnh đồng bang mau kịp bước,

Hết lòng năn nỉ chẳng ai tin !

 

 Plainte

 

Depuis mon ambassade à la capitale de l’Occident,

Combien j’ai tremblé devant ce que j’y ai vu !

Je me suis efforcé de réveiller mes compatriotes pour qu’ils se hâtent sur la voie du progrès,

Mais personne n’a voulu écouter mes prières instantes !

 

 Tuyệt cốc

Trời thời, đất lợi, lại người hòa,

Há để ngồi coi, phải nói ra.

Lăm trả ơn vua, đền nợ nước,

Đành cam gánh nặng, ruổi đường xa.

Lên ghềnh, xuống thác, thương con trẻ,

Vượt biển, trèo non, cám phận già.

Những tưởng một lời an bốn cõi,

Nào hay ba tỉnh lại chầu ba.

 (Op. cit. , p.286)

Suicide par la faim

 

Le moment opportun, l’avantage du terrain, et l’assentiment du peuple 1

Avions-nous tout cela, sans que je le dise ?

Pour payer ma dette envers le pays et le souverain,

J’ai été obligé de faire un lointain voyage 1, en assumant une grande responsabilité.

Montant et descendant les cascades pour sauver les jeunes,

Traversant les mers et escaladant les montagnes, j’ai exposé ma vieillesse.

J’espérais, avec une parole, pacifier les quatre territoires,

Hélas ! les trois provinces restantes sont venues rejoindre les trois perdues.


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1 D’après les règles de la stratégie antique, il faut avoir trois atouts pour s’assurer la victoire :

1. Thiên thời : le moment opportun, c’est-à-dire la conjoncture de conditions météorologiques ou d’évènements favorables (alliance, bonne récolte, etc).

2. Địa lợi : l’avantage du terrain, c’est-à-dire un champ de bataille préalablement choisi pour convenir à l’attaque ou à la défense.

3. Nhân hòa : l’assentiment du peuple, c’est-à-dire le juste droit.

 Ici, Phan Thanh Giản voulait dire que la lutte contre l’envahisseur était pleine de difficultés, parce qu’on n’avait pas alors tous les atouts de succès en mains (En réalité, l’infériorité de l’armée viêtnamienne était surtout dans la faiblesse des armements).

 

1 Ambassade de France en 1863

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