Chapitre VII: La Littérature De 1862 À 1913.

21 Tháng Năm 20143:21 SA(Xem: 6580)

Ces deux dates délimitent une douloureuse période où le Việt Nam perdit son indépendance sans que la paix française fut assez solidement établie. L’occupation, puis la pacification du pays par les Français se sont en effet réalisées par étapes :

1862 : perte des trois provinces orientales du Sud

1867 : perte des trois provinces occidentales restantes

1873 : la guerre se porte vers le Nord. Hanoi est pris par les Français puis rendu à la Cour de Huế.

1882 : Hanoi tombe pour la seconde fois.

1883 : Le 16è jour du 6è mois lunaire, l’empereur Tự Đức meurt. Son héritier présomptif, le prince Dục Đức, est déposé et remplacé par le prince Hồng Dật qui prend le nom de règne de Hiệp Hòa. Le 18è jour du mois suivant, la flotte française s’empare du port de Thuận An qui commande la route fluviale de la capitale Huế. La Cour, effrayée, accepte le protectorat français par le traité Harmand.

 

L’empereur Hiệp Hòa, soupconné par les régents Tôn Thất Thuyết et Nguyễn Văn Tường de francophilie, est empoisonné au bout de quatre mois, et est remplacé par le prince Ưng Đăng, qui prend le nom de règne Kiến Phúc.

 

Malgré le traité de paix, la guerre continue au Nord, où les mandarins, indignés de la soumission de la Cour, démissionnent en masse et prennent les armes de leur propre initiative, avec l’aide des pirates chinois.

 

1884 : Kiến Phúc meurt à son tour le 6è jour du 4è mois. Le prince Ưng Lịch lui succède sous le nom de règne Hàm Nghi.

 

Nouveau traité de paix Patenôtre signé le 13è jour du 5è mois (6 Juin 1884).

 

1885 : Le 22è jour du 4è mois, les régents font attaquer par surprise la Résidence de France à Huế. Vaincue, la Cour s’enfuit de la Capitale. Tandis que l’empereur fugitif Hàm Nghi appelle le peuple à prendre les armes contre l’envahisseur, les Français font introniser à Huế le prince Chánh Mông qui prend le nom de règne Đồng Khánh.

 

Quoique Hàm Nghi soit pris par trahison en 1888, ses partisans ne désarment pas pour autant. A Bình Phú – Khánh Hòa, Mai Xuân Thưởng résiste jusqu’en 1887. A Hà Tĩnh, Phanh Đình Phùng défie toutes les attaques françaises jusqu’en 1895. A Thanh Hóa, Đinh Công Tráng établit son célèbre maquis de Ba Đình au milieu de rizières détrempées inexpugnables. Au Nord en fin, la Moyenne Région montagneuse et boisée a servi de refuge à d’innombrables résistants. Le plus intraitable d’entre eux, Hoàng Hoa Thám, surnommé le Tigre de Yên Thế, ne sera assassiné par trahison qu’en 1913. Après cette date, et quoique l’action clandestine des patriotes révolutionnaires n’ait jamais cessé un seul instant, on peut dire que la période de pacification est virtuellement achevée, et que s’ouvre désormais l’ère de la domination français dans la paix.

 

Comment ont réagi les Viêtnamiens en général, et les lettrés en particulier, devant ce tragique évènement ? Schématiquement, on peut distinguer trois attitudes différentes :

 

1/. les résistants actifs, qui payaient de leur personne, par l’épée et par le pinceau, au service de l’indépendance du pays ;

 

2/. ceux qu’on pourrait appeler les résistants passifs qui, pour une raison ou pour une autre, n’ont voulu ni prendre les armes contre le protectorat, ni servir celui-ci. Ils se sont tenus hors de la lutte, soit en se réfugiant dans une discrète retraite, soit en essayant de noyer leurs chagrins dans une vie plus ou moins dissipée

 

3/. et enfin, les ralliés au nouveau régime ou, selon l’expression du temps, à la nouvelle Cour (tân trào)

 

Nous nous inspirerons de ces distinctions en étudiant successivement dans ce chapitre :

 

Section I .- La littérature de combat, principalement fournie par les résistants, car il n’est pas usuel que les traîtres chantent leur trahison. Néanmoins, dans les rangs de ceux qui se rallièrent au nouveau régime, il y eut une figure éminemment sympathique : Tôn Thọ Tường. Nous dirons pourquoi en examinant sa biographie et ses œuvres.

 

Dans cette très abondante littérature de combat, nous pouvons distinguer, grosso modo, quatre centres d’intérêt principaux :

  1. 1. la réaction des lettrés devant l’invasion étrangère ;
  2. 2. la querelle entre les ralliés au nouveau régime et ses adversaires ;
  3. 3. la relation des évènements historiques par les contem-porains ;
  4. 4. la littérature de propagande au moment où le protectorat français fut déjà établi et accepté par la Cour, sinon par la masse du peuple.

 

Naturellement, il n’y a pas de cloison étanche entre ces divers compartiments. Toutefois, pour mettre de l’ordre dans les idées, nous adopterons cette classification pour étudier successivement :

 

Dans le premier groupe : Phan Thanh Giản, Phan Đình Phùng, Nguyễn Đình Chiểu, Bùi Hữu Nghĩa, Nguyễn Hữu Huân.

 

Dans le second groupe : Tôn Thọ Tường, Phan Văn Trị et Huỳnh Mẫn Đạt.

 

Dans troisième groupe : Nguyễn Văn Giai et Nguyễn Nhược Thị Bích.

 

Dans le dernier groupe : le bloc du Đông Kinh nghĩa thục, Phan Bội Châu et Phan Chu Trinh.

 

Section II. – Autres thèmes :

 

L’épicurisme, que nous avons vu fleurir avec Nguyễn Công Trứ et Cao Bá Quát sous le régime absolutiste des Nguyễn, va encore s’exacerber avec lex malheurs du temps. La discipline confucianiste tombe en ruines avec le régime politique, et plus que jamais les idées d’évasion des doctrines bouddhiste et taoïste exercent leur charme sur les esprits désabusés et meurtris.

 

Mais surtout un nouveau thème sollicite les écrivains : la satire de la nouvelle société où les aristocrates et dirigeants de l’ancien régime étaient réduits à la misère, tandis que des lettrés crapuleux et des boys illettrés sachant cirer les bottes de leurs maîtres étrangers étaient devenus du jour au lendemain des mandarins.

 

Ces deux thèmes ont inspiré à des degrés différents, suivant leur tempérament et leur position sociale : Nguyễn Khuyến, Dương Khuê, Chu Mạnh Trinh, Trần Tế Xương, etc.

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