Digression Sur Le “hát Ả Đào”

21 Tháng Năm 20143:08 SA(Xem: 6277)

Digression sur le “Hát Ả Đào”

 

Le lecteur a certainement remarqué que parmi les morceaux choisis de l’œuvre littéraire de Nguyễn Công Trứ et de Cao Bá Quát que nous avons cités, figurent un certain nombre de poèmes qui n’appartiennent au genre Đường luật (soumis aux règles édictées depuis la dynastie des Đường (Tang 唐). Ces poèmes sont des chansons (hát ả đào), un genre littéraire typiquement viêtnamien avec le lục bát (6/8) et le song thất lục bát (double sept et 6/8). En fait, c’est un genre poétique libre, dont le nombre de vers n’est pas immuable, ni le nombre de pieds dans chaque vers.

 

Ce genre poétique a pris naissance dans le palais impérial dès les dynasties des Lý-Trần. Au cours des cérémonies de la Cour (anniversaires de mort des ancêtres de l’empereur, ou de naissance des membres de la famille impériale, nouvel an, etc.), les ballerines chantaient en faisant des évolutions chorégraphiques. Puis, du palais imprérial, ces chants et ces danses ont passé au temple communal pour célébrer les vertus et les bienfaits du Génie tutélaire. Enfin, cette distraction aristocratique et religieuse à ses débuts a fini par se populairiser et à se laiciser pour devenir la distraction favorite des lettrés.

 

Et de fait, jusqu’au début du XXè siècle, nos lettrés n’avaient pas beaucoup de moyens de se distraire. Pas de journaux, pas de radio, pas de cinéma ; les troupes de théâtre étaient ambulantes et ne restaient jamais à la même place plus de quelques jours. Pour charmer leurs loisirs, nos lettrés n’avaient donc que la ressource de boire et de causer littrérature. Mais où et avec qui ? Chez soi, et avec des amis évidemment, des voisins, des cousins, des camarades d’école ou des collègues, en société exclusivement masculine où les épouses et les sœurs n’étaient pas admises, suivant les préceptes de la morale confucéenne. Cela pouvait être ennuyeux. La seule femme avec qui on pouvait causer, sans compter la sienne propre, était la chanteuse professionnelle. Et puisqu’on ne pouvait pas admettre sa femme dans la cercle des amis littéraires, on était bien forcé de constituer celui-ci chez les chanteuses.

 

Tel était en effet le rôle de la chanteuse dans la société viêtnamienne d’autrefois : une maîtresse de salon littéraire où l’on allait pour causer littérature et faire réciter par de belles voix les poèmes qu’on venait de composer soi-même. Même s’il faisait chanter les célèbres poèmes des anciens, le client ne restait pas passif comme l’amateur des concerts modernes. Il tenait un rôle actif dans la partie en ponctuant par des coups de tambour les beaux vers ou une intonation de voix particulièrement réussie. De son côté, la chanteuse était une femme cultivée qui savait lire, discuter littérature, et parfois même composer de petits poèmes. Et on l’appréciait plus pour sa belle voix que pour sa beauté physique. Ce ne fut que plus tard, avec le changement des mœurs introduit par la civilisation occidentale, que les choses se gâtèrent, et que le salon littéraire la maison des chanteuses se transforma en maison de prostitution.

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