Les Autres Œuvres Littéraires En Nôm Du Temps Des Trần

21 Tháng Năm 20142:46 SA(Xem: 6645)

 L’emploi du nôm en littérature, inauguré par Hàn Thuyên, fut suivi par un cerain nombre de lettrés sous les dynasties des Trần et des Hồ. Il nous reste quelques œuvres comme le Truyện Trê Cóc (conte du silure et du crapaud), le Truyện Vương Tường (histoire de Vương Tường) et le Truyện Trinh Thử (conte de la souris chaste), sans compter une série de poèmes relatant la vie et la mort du héros Nguyễn Biểu dont nous parlerons ailleurs.

 

La première fable raconte le procès engagé par le crapaud contre le silure qui s’est emparé de ses tétards. Dans la première phase de leur vie en effet, les tétards de crapaud ressemblent plus au silure qu’à leur père. Le premier jugement est donc prononcé en faveur du ravisseur. Mais la vérité finit toujours par éclater, et les tétards devenus crapauds regagnent le domicile de leurs parents. D’après une hypothèse, ce conte aurait été écrit par un vassal de Trần Liễu dont la femme avait été enlevée pour servir d’épouse à l’empereur Thái Tông. Le conte serait donc une critique voilée du crime scandaleux commis par le tout puissant ministre Trần Thủ Độ.

 

De même, l’histoire de Vương Tường servirait à critiquer un acte politique de l’empereur Trần Anh Tông. En 1306, celui-ci maria sa sœur la princesse Huyền Trân au roi Cham Chế Mân qui offrit comme cadeau de noces les deux territoires Ô, Rí qui devinrent les provinces viêtnamiennes Thuận châu et Hóa châu. Cet acte politique très habile, car il fit gagner au Việt Nam deux provinces sans coûter une goutte de sang, ne fut pas compris des contempotains dont l’orgueil racial fut humilié de voir une princesse impériale épouser un barbare. Des auteurs anonymes composèrent alors, pour railler l’empereur Anh Tông, l’histoire de Vương Tường, une belle concubine impériale sous la dynastie chinoise des Hán dont le sort était analogue à celui de la princesse viêtnamienne Huyền Trân. Les barbares du Nord menaçant la frontières, l’empereur Hán fut obligé d’accorder à leur souverain une de ses concubines pour avois la paix.

 

Enfin le conte de la Souris chaste constituerait aussi une critique dirigée contre la perfidie du premier ministre Hồ Quý Ly (qui ne tarderait pas à usurper le trône des Trần). L’auteur, un certain Hồ Sinh, raconte ce qu’il aurait vu : Un jour, la Souris blanche, qui est veuve, est pourchassée par un chien. Elle court se réfugier dans une tanière, demeure d’un couple de rats. Mais la femelle est absente, et son mari volage en profite pour courtiser la belle souris blanche. Celle-ci lui résiste énergiquement. Sur ces entrefaites, la rate revient, fait une scène épouvantable à son mari et à la souris blanche accusée à tort de complicité d’adultère. Un chat survient inopément qui met en fuite le trio. La rate tombe dans un ruisseau et est sauvée par l’auteur qui, comprenant le langage de la gent souricière, lui explique son erreur et ramène la paix dans son ménage. D’après une hypothèse, le rat lubrique représenterait le premier ministre Hồ Qúy Ly et la souris chaste les mandarins vertueux qui s’opposaient à ses criminelles machinations.

 

De ces trois œuvres dont l’intérêt réside plus en leur ancienneté qu’en leur valeur littéraire, nous allons donner seulement quelques extraits .

Voici en quels termes le sage avocat du crapaud calme l’impatienne de son client : 

 Tuy cùng một kiếp phù sinh

 Giống nào giống ấy, tranh giành làm chi?

 Trê kia là đứa ngu si,

 Chẳng qua tham dại nghĩ gì nông sâu.

 Thôi đừng kiện cáo chi nhau

 Con đương dưới nước, dễ hầu làm chi.

 Để cho Trê nó bù trì,

 Đứt đuôi nó lại tìm về là hơn.

 (Truyện Trê Cóc, page 35)

 

Quoique vous partagiez avec le silure une vie éphémère,

Chaque espèce a ses traits particuliers ; à quoi bon se disputer ?

Le silure est un être stupide

Aveuglé par la cupidité, qui ne songe pas aux conséquences plus ou moins profondes de ses actes.

Ne prenez pas la peine de l’attaquer en justice.

Tant que vos enfants sont encore dans l’habitat aquatique, vous ne pourrez rien contre votre adversaire.

Laissez-le donc nourir vos enfants.

Quand ceux-ci auront perdu leur queue, ils retourneront

 d’eux-mêmes chez vous.

 

Voici Vương Tường qui fait ses adieux à l’empereur Hán :

Từ nan khôn chối lệnh quân vương

Rõi rõi thêm đau nỗi đoạn trường.

Khúm núm khấu đầu ngoài bệ ngọc,

Thẹn thùng ra mặt trước nhà vàng.

Mặt hoa dười dượi chiều đeo tuyết,

Mày liễu dầu dầu dáng ủ sương.

Hang thẳm phen này xuân nỡ phụ,

Lòng quì khôn biết ngóng về dương.

 (Văn học Việt Nam, p.379)

 

Ne pouvant refuser d’obéir aux ordres du Prince 

Elle souffre comme si elle avait les entrailles déchirées

Devant le trône de jade elle incline humblement sa tête

Avant de sortir, pleine de confusion, du palais d’or.

Son visage de fleur s’alourdit comme chargé de neige,

Et ses sourcils se voilent comme imbibés de rosée.

Dans la grotte profonde1 où elle est réléguée par le souverain du printemps2

La fleur de tournesol 3ne saura plus comment s’orienter vers le soleil.

 

Voici le Rat qui fait la cour à la Souris blanche :

Chữ rằng: xuân bất tái lai

Một ngày là mấy sớm mai hỡi nàng.

Tới lui đôi lẽ cho tường,

Tính bề xử biến hơn đường kiên trinh.

Kết làm phu phụ chí tình,

Chẳng lo thuyền bách lênh đênh giữa nguồn.

Lòng xuân tưởng đến cũng buồn,

Chẳng nghe câu ví phương ngôn thường lề:

Chơi xuân kẻo hết xuân đi,

Cái già xồng xộc nó thì theo sau.

  (Truyện Trinh Thử, page 22)

 

Il est écrit que le printemps envolé ne revient plus

Et qu’un jour n’a pas plusieurs matins.

Songez donc à fixer votre ligne de conduite :

Choissisez une solution de circonstance plutôt que de persévérer dans la chasteté.

Si vous voulez bien m’épouser

Vous n’aurez plus à redouter pas triste le sort de la barque ballotée par les flots.

Ne vous sentez-vous pas triste en pensant au printemps ?

Et n’avez-vous pas entendu ce proverbe commun :

Jouissons du printemps avant qu’il ne s’achève

Et que la vieillesse ne se hâte d’accourir inopinément ?



1Le pays barbare où elle sera obligée de vivre.

2 L’empereur Hán (Han 漢).

3 Vương Tường (Wang Qiang 王 嬙) pense sans cesse à son prince comme le tournesol qui s’oriente toujours vers le soleil

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