- Avant - Propos
- Chapitre I: La Littérature Sous La Dynastie Des Lý
- Chapitre II: La Littérature Sous Les Dynasties Des Trần Et Hồ
- Chapitre III: La Littérature Sous Les Dynasties Des Lê Et Mạc.
- Chapitre V: De 1740 Au Début Du Xixè Siècle
- Chapitre VI: La Littérature Sous Les Nguyễn Dans Leur Dernière Période De Pleine Souveraineté.
- Chapitre VII: La Littérature De 1862 À 1913.
On ignore la date de sa naissance ; on sait seulement qu’il mourut en 1018. Il fut le précepteur de Lý Công Uẩn, fondateur de la dynastie des Lý. Il a d’ailleurs contribué à préparer l’avènement de son disciple en faisant répandre dans la population des prophéties qui annoncaient un changement de dynastie.
Nous citerons de lui ce poème “Thị Đệ Tử” qui est une leçon sur la doctrine bouddhique (Văn Học đời Lý, page 30).
示 弟 子
Thị Đệ Tử
身 |
如 |
電 |
影 |
有 |
還 |
無 |
Thân |
như |
điện |
ảnh |
hữu |
hoàn |
vô, |
萬 |
木 |
春 |
榮 |
秋 |
又 |
枯 |
Vạn |
mộc |
xuân |
vinh, |
thu |
hựu |
khô, |
任 |
運 |
盛 |
衰 |
無 |
怖 |
畏 |
Nhiệm |
vận |
thịnh |
suy |
vô |
bố |
úy, |
盛 |
衰 |
如 |
露 |
草 |
頭 |
舖 |
Thịnh |
suy |
như |
lộ |
thảo |
đầu |
phô. |
Le texte est traduit en vietnamien par Ngô Tất Tố:
Bảo Các Đồ Đệ
Thân như bóng chớp có rồi không,
Cây cối xuân tươi, thu não nùng.
Mặc cuộc thịnh suy đừng sợ hãi,
Kìa kìa ngọn cỏ giọt sương đông.
A Mes Disciples
Notre corps est pareil à l’éclair qui luit puis qui s’éteint ;
Les végétaux aussi s’épanouissent au printemps, puis se dessèchent en automne.
Ne faites donc pas attention aux évènements de ce monde,
Car ils sont éphémères comme la rosée qui se condense et s’évapore sur le gazon.
Ce poème développe le thème classique du Bouddhisme de la non-permanence de l’univers sensible. On remarquera toutefois que l’auteur, un bonze, l’a traité en poète sensible aux beautés, quoique fugitives et même vaines de la nature, et non en ascète enfermé dans sa méditation intérieure. Cette alliance de la póesie et de la doctrine bouddhique est caractéristique de la littérature religieuse viêtnamienne.
D’autre part, contrairement aux poètes des Lê, Nguyễn qui aborderaient le même sujet, on remarquera que le poète des Lý n’a en aucune façon raisonné pour arriver à la conclusion que le monde est illusoire. Il n’a pas fait intervenir les viscissitudes de la vie, ni la précarité du bonheur humain, ni le destin jaloux qui s’acharne sur les gens de talent. Pour lui, le monde est illusoire, parce qu’il le voit illusoire, parce que c’est là une vérité tellement évidente qu’il n’éprouve pas le besoin de la démontrer. Toute la misère de l’homme provient de l’ignorance de cette vérité ; mais une fois qu’il l’aura comprise intuitivement, il sera pleinement libéré et atteindra à la parfaite béatitude.