Troisième Partie: Les Contes Antiques

21 Tháng Năm 201412:43 SA(Xem: 6320)

Comme nous l’avons dit dans l’avant-propos, le conte est un instrument plus facile que le proverbe ou la chanson pour exprimer les idées ou les sentiments, et les développer en mettant en scène des personnages plus ou moins fictifs. Le conte n’est pas en effet soumis à la contrainte de la versification comme la chanson, et n’a pas besoin d’être concis comme le proverbe.

 

 

Il y a pourtant des romans en vers (Bích Câu Kỳ Ngộ, Phạm Công Cúc Hoa, etc) que certains considèrent comme faisant partie du domaine de la littérature populaire. Mais outre que ces longs romans en vers ont été visiblement écrits par des lettrés qui n’ont que le tort de rester inconnus, ils présentent avec les contes des différences radicales :

 

 

D’abord le texte des romans en vers est fixé une fois pour toutes, à part quelques variantes peu importantes qui n’affectent que des mots isolés. Celui des contes, au contraire, est resté très fluide, et le même conte est reproduit très différemment par les divers recueils. Bien mieux, chaque conteur y fait des additions ou des soustractions à son gré, suivant son inspiration. C’est bien à propos des contes qu’on doit parler de création collective.

 

 

En second lieu, alors que les romans en vers sont toujours tirés d’une nouvelle empruntée à la littérature chinoise, les contes prennent directement leur source dans les profondeurs de l’âme vietnamienne. Et ce point est extrêmement important. Un lecteur non averti pourrait à la rigueur prendre nos


romans en vers pour des oeuvres chinoises traduites en vietnamien, mais nos contes ont un cachet du terroir qui ne saurait tromper personne.

 

 

Enfin, les romans en vers, comme nous l’avons exposés dans notre précédent ouvrage (Les Chefs d’œuvre de la littérature vietnamienne), ont presque tous un but moralisateur. Qu’ils parlent de loyalisme envers le prince, de piété filiale, d’amitié, ou d’amour, tous ne servent qu’à glorifier la vertu et fustiger le vice, selon l’enseignement confucianiste. Quelques rares romans ont bien des tendances religieuses, mais c’est pour chanter les joies du Nirvana bouddhique ou du Paradis taoiste auxquels seuls ont accès les âmes généreuses. Les contes, au contraire, ont un domaine infiniment plus riche, comme nous allons le voir.

 

 

Qu’est-ce qui forme la matière des contes? Tout absolument: la morale, la religion, les superstitions, l’histoire, la géographie, les sciences naturelles, la comédie des moeurs, etc. Néanmoins, dans cette masse immense de contes qui constituent le folklore vietnamien, nous pouvons distinguer trois grandes catégories :

 

 

1.des contes dans lesquels nos ancêtres essayaient d’expliquer à leur façon certains phénomènes naturels ou évènements historiques, et que nous appellerons contes instructifs ;

2.ceux qui ont pour but de former l’éducation morale et religieuse des auditeurs ; nous les appellerons contes éducatifs ;

3.enfin, des contes amusants qui ont pour but de railler les travers de la société, ou tout simplement d’amuser les auditeurs.

 

 

Bien entendu, un même conte peut appartenir à deux ou même trois catégories en même temps, telle l’histoire du pot à chaux, qui explique la forme de cet objet familier, et qui expose aussi une conception bouddhique du repentir. Malgré cela, nous suivrons la classification que nous avons indiquée ci-dessus parce qu’elle est commode pour mettre de l’ordre dans les idées, et surtout parce qu’elle met bien en valeur les trois grandes préoccupations de nos conteurs : instruire, éduquer et amuser.

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