Nguyễn Đình Chiểu

21 Tháng Năm 20143:38 SA(Xem: 6555)

N G U Y Ễ N Đ Ì N H C H I Ể U

 

Il est surtout connu en tant qu’auteur du célèbre roman en vers Lục Vân Tiên que nous avons étudié plus haut, mais il serait injuste d’oublier qu’il fut aussi un grand patriote. Lors de la perte des provinces du Sud, il se mit résolument du côté des résistants. Les autorités françaises, conscientes de sa grande popularité, voulurent le combler de faveurs : il les repoussa toutes très dignement. Au titre d’écrivain de la résistance, nous citerons trois de ses œuvres : une description de l’attaque de Saigon en 1858 par l’Amiral Rigault de Genouilly, un poème à la mémoire de Phan Thanh Giản, et une oraison funèbre des guerriers morts pendant la résistance.

 

 Chạy giặc

 

Tan chợ vừa nghe tiếng súng Tây,

Một bàn cờ thế phút sa tay.

Bỏ nhà lũ trẻ lơ xơ chạy,

Mất ổ bầy chim dáo dác bay.

Bến Nghé của tiền tan bọt nuớc,

Đồng Nai tranh ngói nhuốm màu mây.

Hỡi trang dẹp loạn rày đâu vắng ?

Nỡ để dân gian mắc nạn này .

 (Việt văn diễn giảng , p.42)

 

Fuite devant l’ennemi

 

En entendant des coups de fusil dispercer le marché,

Je sus que la partie d’échecs avait été compromise 1 .

Abandonnant leurs maisons, des enfants s’enfuirent épouvantés,

Perdant leurs nids, des oiseaux s’éparpillèrent en désordre.

Au débarcadère du Bufflon 2, les biens s’évanouirent en un instant comme l’écume,

Sur la rivière du Daim 1, des paillotes s’enflammèrent, obcurcissant de leur fumée la teinte des nuages.

O hommes d’Etat, où êtes-vous maintenant

fumée la teinte des nuages.

O hommes d’Etat, où êtes-vous maintenant

Pour laisser la population souffrir ces malheurs ?

 

 Viếng cụ Phan Thanh Giản

 

Non nuớc tan tành, hệ bởi đâu ?

Dàu dàu mây bạc cõi Ngao Châu.

Ba triều công cán vài hàng sớ,

Sáu tỉnh cương thường một gánh thâu.

Ải bắc ngày trông tin nhạn vắng,

Thành nam đêm quạnh tiếng quyên sầu.

Minh tinh chín chữ lòng son tạc,

Trời đất từ đây mặc gió thu.

 (Op. cit. , p.42)

 

A la mémoire de Phan Thanh Giản

 

Les monts et les fleuves sont bouleversés, d’où vient ce malheur, ô Ciel ?

Lugubrement les nuages blanc 2 recouvrent la terre de Ngao châu 3.

Ses services sous trois règnes 4 furent anéantis avec quelques rapports 5,

Alors que la sécurité des six provinces reposait sur ses seules épaules.

---

1 Le Donnai.

2 Le blanc est la couleur du deuil.

3 Terre natale de Phan Thanh Giản.

4 Phan a servi sous les regnes Minh Mạng, Thiệu Trị et Tự Đức.

5 Après avoir remis les provinces de l’Ouest aux Français, Phan Thanh Giản adressa à l’empereur un rapport dans lequel il exposa que voulant sauver la population d’un carbage inutile, il avait decidé de n’opposer aux conquérants aucune résistance, mais que reconnaisant son incapacité de conserver à l’empereur les provinces qu’il lui avait confiées, il se punit par le suicide. L’empereur Tự Đức ne voulut pas apprécier ce beau geste d’humanité, et fit destituer Phan de tous ses grades mandarinaux

 

 

Vainement, chaque jour, il attendait le message des hirondelles de la cité du Nord 1

Cependant que la poule d’eau criait lugubrement la nuit sur les citadelles du Sud.

Dans les neuf caractères 2 inscrits sur sa tablette funéraire est gravé son cœur de vermeil.

Dorénavant, le vent d’automne 3  soufflera sans répit sur le monde.

 

 Văn tế nghĩa quân

Hỡi ơi !

Súng giặc đất rền

Lòng dân trời tỏ.

Muời năm công vỡ ruộng, xưa ắt còn, danh nổi như phao,

Một trận nghĩa đánh Tây, danh tuy mất tiếng vang như mõ.

Nhớ linh xưa :

Côi cút làm ăn,

Riêng lo nghèo khó.

Chưa quen cung, ngựa, đua tới trường nhung,

Chỉn biết ruộng sâu, ở theo làng hộ.

Việc cuốc, việc cầy, việc bừa, việc cấy, tay vốn quen làm ;

Tập khiên, tập mác, tập giáo, tập cờ, mắt chưa từng ngó.

. . . . . . . . . . . . . .

Khá thuơng thay !

Vốn chẳng phải quân cơ quân vệ, theo giòng ở lính diễn binh,

Chẳng qua là dân ấp dân lân, mến nghĩa làm quân chiêu mộ.

Muời tám ban võ nghệ, nào đợi tập rèn,

Chín chục trận binh thư, không chờ bài bố.

Ngoài cật có một manh áo vải, nào đợi mang bao tấu bầu ngòi,

 

------

1 Phanh Thanh Giản demanda vainement à la Cour de Huế des renforts qui jamais ne lui parvinrent.

2 Avant de mourir, Phan recommanda à ses enfants d’écrire sur sa tablette funéraire, au lieu de ses titres et grades mandarinaux, ces seuls neuf mots :”Hải nhai thư sinh Phan luơng khê chi cựu” (Ci-git l’étudiant Phan Luơng Khê, qui vivait au coin de la mer).

3 Le vent d’automne est aussi appelé le vent de l’Ouest. Ce vers signifie qu’après la mort de Phan Thanh Giản, l’expansion française n’aura plus personne capable de lui résister.

 

Trong tay cầm một ngọn tầm vông, chi nài sắm dao tu nón gỗ.

 . . . . . . . . . . . . . . . .

Chi nhọc quan quản gióng trống kỳ trống giục, đạp rào lướt tới, coi giặc cũng như không ;

Nào sợ thằng Tây bắn đạn to đạn nhỏ, xô cửa xông vào, liều mình như chẳng có.

Kẻ đâm ngang, người chém dọc, làm cho mã tà ma ní hồn kinh,

Bọn hò trước, lũ ó sau, trối kệ tầu thiếc tầu đồng súng nổ.

Những lăm lòng nghĩa sau dùng,

Đâu biết xác phàm vội bỏ.

Một chắc sa trường rằng chữ hạnh, nào hay da ngựa bọc thây,

Trăm năm âm phủ ấy chữ quy, sá đợi gươm hùm treo mộ.

Đoái sông Cần Giuộc, nỏ cây mấy dặm sầu giăng,

Nhìn chợ Trường Bình, già trẻ hai hàng lụy nhỏ.

 . . . . . . . . . . . . . . . .

 (Nguyễn Đình Chiểu, P. 70)

 

 

Oraison funèbre des guerriers morts pour la résistance

 

Hélas !

Les fusils de l’ennemi crépitent sur la terre

Le patriotisme du peuple illumine le ciel.

Durant dix ans, vous avez peiné pour défricher les rizières, laissant votre mémoire surnager comme une bouée.

En une guerre de résistance contre l’ennemi, vous êtes morts mais vos noms retentissent toujours comme le tocsin.

Mânes, autrefois :

Péniblement vous travailliez

Et la pauvreté était votre lot.

Non accoutumés à manier l’arc et à manœuvrer le cheval sur les champs de bataille,

Vous vous cantonniez dans vos rizières et vos hameaux.

Le piochage, le labourage, le hersage et le repiquage vous étaient habituels,

Mais l’exercice du bouclier, de la pique, de la lance et des drapeaux vous était inconnu.

 . . . . . . . . . . . . . . .

Hélas !

Loin d’être des soldats de carrière

Vous n’étiez que des paysans répondant à l’appel de la patrie.

Sans aucune instruction militaire,

Vous ne saviez même pas vous mettre en rangs.

Sur vos corps, vous n’aviez qu’un morceau d’étoffe, sans sabre ni fusil.

Dans vos main, un seul bâton de bois.

 . . . . . . . . . . .

Et pourtant, sans tambour ni trompette, vous avez pris d’assauts des forteresses, considérant l’ennemi comme inexistant.

Sans peur de ses balles, vous vous exposiez comme si elles étaient inefficaces.

Vous donniez des coups d’estoc et de taille, épouvantant Blancs et Noirs,

Hurlant des cris de guerre devant et derrière, vous vous moquiez des chaloupes de bronze et d’étain qui crachaient le feu.

Vous ne connaissiez que votre devoir

Sans vous inquiéter de votre vie.

En une minute vous tombâtes sur le champ de bataille, le corps enveloppé dans la peau de cheval.

La mort, qui n’est que le retour à la demeure éternelle, vous l’acceptiez sans attendre qu’on attachât l’épée d’honneur sur vos tombes.

Sur les bords du fleuve Cần Giuộc, les végétaux sont empreints de tristesse sur plusieurs lieues.

Dans le marché de Trường Bình, jeunes et vieux versent deux rangées de larmes.


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1 Au sens figuré : la situation du pays.

2 Le débarcadère de Saigon.

 

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